Avec notre envoyée spéciale à Abou Gosh, Murielle Paradon
Dans une pizzeria d’Abou Gosh, Shaadi al-Khatib travaille en musique. Ce jeune homme de 20 ans prendra le temps d’aller voter mardi, c’est important pour son avenir, dit-il : « Je voterai pour une liste arabe, celle d’Ahmed Tibi. Il défend nos intérêts. Il faut défendre l’égalité entre tous. Les Arabes et les juifs ne sont pas traités de la même façon. »
Dans le village d’Abou Gosh, les rapports entre les deux communautés sont plutôt bons, mais tout le monde constate la dérive droitière en Israël.
« Il y a beaucoup de partis politiques racistes, commente Adelrahman Khaled, la soixantaine. Et ce sont tous les mêmes. Pendant les élections, ils font des promesses, ils nous amèneraient la mer si on leur demandait, mais après, ils nous envoient la police. » Le vieil homme votera pour le parti de gauche Meretz.
Ibrahim Brahim, lui, penche pour les travaillistes. Tous deux ne soutiennent aucune des listes arabes. « C’est vrai qu’il y a des partis arabes au Parlement, mais ils sont très faibles. Ils n’ont pas de pouvoir de décision et n’ont pas d’influence sur les grands partis qui décident de tout. Les partis arabes sont là juste pour faire de la figuration », estime-t-il.
Les partis arabesreprésentent la troisième force politique au Parlement israélien, mais ils ont bien du mal à se faire entendre.
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