Avec nos envoyés spéciaux à Gaza, Hassan Jaber et Guilhem Delteil,
Ils étaient des centaines sur chaque site, un gilet orange sur le dos pour les rendre bien visibles. « Ces gilets orange sont pour l’unité en charge de la discipline » explique Anwar Abu Al Kas. Cet homme de 47 ans a répondu à l’appel du comité d’organisation de la Grande marche du retour et s’est porté volontaire pour éviter les débordements.
« Nous sommes là pour empêcher les incendies de pneu et éviter tout problème » précise cet autre bénévole. Un effort mené par les organisateurs afin de ne pas compromettre la médiation égyptienne avec Israël.
« Les Egyptiens sont venus avec un plan en cinq points. Le premier est de rester éloigné de la barrière de séparation pour ne pas donner de prétexte aux Israéliens pour tuer des manifestants », explique Talal Abu Zarifa, du Front démocratique de libération de la Palestine, l’un des organisateurs de la Marche.
Les autres points prévoient un élargissement de la zone de pêche ainsi qu’une augmentation des importations et de l’électricité disponible dans la bande de Gaza. Un accord serait en cours de finalisation.
Mais pour Talal Abu Zarifa, la manifestation de ce samedi restait un moyen d’obtenir des concessions. « Nous étions sous grande pression pour annuler la manifestation aujourd’hui. Mais nous avons refusé, tant pour les activités nocturnes hier que pour la manifestation, afin d’avoir les garanties qu’ils respecteront nos demandes. Dans le passé, ils avaient accepté, mais n’ont pas appliqué l’accord. »
Face aux manifestants qui s’approchaient de la barrière de séparation, l’armée israélienne, elle, a essentiellement fait usage de gaz lacrymogènes, réduisant le nombre de tirs à balles réelles. Dans la nuit, en revanche, cinq roquettes ont été tirées sur Israël depuis la bande de Gaza, suivies d'une riposte de l'armée israélienne.