Avec notre correspondant à Amman, Jérôme Boruszewski
Un puits creusé sans autorisation ou un tuyau pour dévier quelques mètres cubes d’une canalisation, les exemples de vol d’eau sont nombreux en Jordanie.
Atika Ben Maid est chargé de projets à l’Agence française de développement (AFD) à Amman. « On considère que les zones non facturées s’élèvent à environ 50% de l’eau distribuée en Jordanie et sur ces 50%, la moitié sont des pertes administratives. Donc des vols d’eau, mais aussi du matériel déficient », souligne-t-elle.
Ces vols sont fréquents, car pour beaucoup en Jordanie, l’eau est considérée comme un bien commun qu’on ne devrait pas avoir à payer, un peu comme l’air. Ces cinq dernières années, l’Etat jordanien a déployé d’importants efforts pour limiter ces vols. La répression s’est durcie.
Adnan al-Zoubi est conseiller du ministre jordanien des Ressources en eau. D’après lui, les voleurs sont de plus en plus fréquemment dénoncés. « La loi dit qu’il faut leur couper l’eau, puis mettre ces personnes en prison, jusqu’à cinq ans parfois, explique-t-il. Nous avons envoyé environ 12 000 personnes devant les tribunaux pour vols d’eau de 2013 jusqu’à aujourd’hui. »
Malgré cela, les ressources en eau continuent de s’épuiser. Les réservoirs souterrains, dans le nord de la Jordanie, baissent de deux à trois mètres par an.
► Lire le rapport des Nations Unies (disponible à partir du 19 mars) : Rapport 2019 - Ne laisser personne pour compte