Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Quelque 200 jihadistes seraient encore retranchés dans un réduit d’un demi-kilomètre carré dans la localité de Baghouz, sur la rive orientale de l’Euphrate, occupée samedi par les Forces démocratiques syriennes, les FDS, soutenues par les Américains. Ils se déplacent dans un réseau de tunnels creusés sous le dernier fief du groupe Etat islamique.
Boucliers humains
A partir des ruines de la ville, les jihadistes harcèlent les assaillants, qui affirment prendre leur temps pour épargner les nombreux habitants encore présents dans le réduit. Ils utiliseraient ces civils et des prisonniers des FDS comme boucliers humains, selon les témoignages recueillis par des journalistes auprès de personnes ayant pu fuir l’enfer de Baghouz.
La résistance des derniers combattants de l’EI est d’autant plus acharnée qu’elle est menée par les jihadistes étrangers qui préfèrent se battre jusqu’au bout plutôt que d’être renvoyés dans leurs pays respectifs. Malgré les raids de l’aviation de la coalition internationale et le violent pilonnage à l’artillerie, ils n’ont montré, samedi, aucune volonté de négocier.
La reddition ou la mort
La bataille risque donc de durer encore quelques jours, même si son issue ne fait plus aucun doute : lesFDSprocèdent au ratissage systématique de la ville et de ses environs. Et les jihadistes n’ont plus aucune voie de ravitaillement ou de repli. Pour eux, c’est la reddition ou la mort.
■ L'appel de Florence Parly en faveur des Kurdes
La ministre française des Armées a martelé dimanche que les Kurdes syriens, sur le point de vaincre avec leurs alliés le groupe Etat islamique (EI) au sol, ne devaient pas devenir de nouvelles « victimes » du conflit syrien.
« L'annonce du retrait américain [de Syrie] a rebattu les cartes et créé de nouvelles configurations dans la région. Nul ne sait encore quel arrangement en sortira », relève Florence Parly dans une tribune au quotidien Le Parisien. « Notre devoir est de tout faire pour éviter que les FDS en soient les victimes. »
(avec AFP)