Mossoul: le déminage loin d’être fini, le retour est risqué pour les habitants

Rentrer chez soi et risquer sa vie, ou bien rester exilé dans son propre pays. Au moins 2 millions de déplacés en Irak se posent encore la question. A Mossoul, le retour des habitants est particulièrement dangereux. La ville est encore truffée de restes d'explosifs, hérités des combats entre les forces irakiennes et le groupe Etat islamique. Le service de lutte anti-mines de l'ONU estime que 100 000 bâtiments détruits ou partiellement détruits sont potentiellement piégés. Le déminage de Mossoul pourrait prendre encore près de 10 ans.

Avec notre correspondant à Genève, Jérémie Lanche

Retourner à l’ouest de Mossoul est presque impossible, admet le responsable pour le déminage de l'Irak à l'ONU Pehr Lodhammar. La ville ressemble plus à un énorme tas de gravats qu'il faut sécuriser, maison par maison.

Le danger est partout : mines antipersonnel, pièges laissés par les jihadistes, restes des bombes larguées par la coalition et même vestes explosives attachées aux cadavres des terroristes.

Sécuriser Mossoul est un défi pour l'ONU et ses partenaires, peu habitués à travailler dans des zones urbaines. Exit l'image du démineur en combinaison dans un champ de mines. A Mossoul, il faut naviguer dans des bâtiments de plusieurs étages piégés et en ruines. Un chat, un rat ou un oiseau qui touche un dispositif suffit parfois à faire effondrer un immeuble entier. D'où l'importance de la prévention.

En 2018, les Nations unies ont sensibilisé près d'un demi-million d'Irakiens à la détection d'explosifs. A ce rythme, d'après l'ONU, il faudra entre 8 et 10 années avant de déminer l'Irak.

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