Avec notre correspondant à Moscou, Léo Vidal Giraud
Le retrait annoncé des Américains a donné les mains libres à la Russie en Syrie, mais il risque aussi de déstabiliser l’équilibre très précaire entre les armées turques et syriennes, les forces iraniennes présentes au nord de la Syrie et les Kurdes, qui étaient jusqu’ici soutenus par Washington. Ces derniers cherchent désormais la protection de Damas contre la Turquie.
La rencontre entre les diplomates russes et turcs à Moscou avait précisément comme objectif de maintenir ces équilibres et d’avancer dans la mise en œuvre du processus d’Astana, un format qui réunit la Russie, la Turquie et l’Iran dans la recherche d’une solution politique au conflit syrien.
Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, a jugé cette rencontre « utile ». Les parties s’y sont entendues sur la mise en place d’une zone démilitarisée autour de la région d’Idleb, sur des mesures communes de rapatriement des réfugiés syriens et sur une plus grande coordination de leurs forces armées sur le terrain.
Sergueï Lavrov a aussi appelé les Occidentaux à ne pas gêner les efforts de Moscou : « Nous espérons que nos collègues occidentaux, ceux qui ont tant pressé le groupe d’Astana de finir rapidement ses travaux pour créer un comité constitutionnel en Syrie, ne vont pas se mettre en travers de nos efforts à venir », a-t-il déclaré.
Une façon de rappeler que la Russie est plus que jamais maîtresse du jeu en Syrie, avec toutes les responsabilités que cela implique.