Avec notre correspondant à Jérusalem, Guilhem Delteil
Historiquement, le Brésil fut l'un des pays d'Amérique latine qui ont accueilli des criminels nazis après la Seconde Guerre mondiale. Le docteur Josef Mengele, médecin dans le camp de concentration d'Auschwitz recherché par les services de renseignement israéliens (Mossad), y a notamment terminé sa vie. Et en 2010, le pays, alors présidé par Lula, a reconnu la Palestine comme un État - au grand dam d'Israël.
Avec Jair Bolsonaro, la diplomatie proche-orientale du Brésil prend donc un tournant. Soutenu par un électorat évangélique, le futur président promet de déménager son ambassade à Jérusalem. Il avait également promis de fermer la représentation palestinienne à Brasilia, qualifiant les Palestiniens de « terroristes ». Et Israël figure parmi les premiers pays où il entend se rendre, avec le Chili et les États-Unis.
Populiste d'extrême droite, Jair Bolsonaro ne cache pas son penchant pro-israélien et Benyamin Netanyahu entend jouer de cet avantage - lui qui se félicite régulièrement d'avoir réussi à améliorer les relations diplomatiques de son pays avec le reste du monde. Le Premier ministre israélien a remercié le futur président brésilien pour cette reconnaissance à venir de Jérusalem comme capitale d'Israël : « Une étape historique, correcte et excitante », a-t-il écrit dans un communiqué. Il envisage de se rendre à Brasilia pour assister à l'investiture de celui qu'il appelle son « ami ».