Avec notre correspondante à New York, Marie Bourreau
Adopté à 146 voix pour, 15 abstentions et 3 contre, ce texte purement technique devait permettre à la Palestine – simple Etat observateur à l'ONU – de pouvoir exercer pleinement sa présidence en 2019 du groupe G77 + Chine. Ce groupe qui compte près de 134 Etats membres représente les pays en voie de développement. Comme toutes les décisions liées à la Palestine à l'ONU, ce vote avait une portée très symbolique.
Seuls les Etats-Unis, Israël et l'Australie se sont opposés à ce texte qui donne plus de prérogatives aux Palestiniens durant un an, soit le temps de leur présidence du groupe des 77 + Chine. Ces pays dénoncent une stratégie de reconnaissance internationale de la Palestine et de normalisation de ses relations.
« Nous ne pouvons pas soutenir les efforts des Palestiniens de renforcer leur statut en dehors de négociations directes, maintient Jonathan Cohen, représentant adjoint de Washington à l'ONU. Les Etats-Unis ne feront aucun mystère de leur position. Nous rappellerons aux autres états membres que les Etats-Unis ne reconnaissent pas l'état de Palestine et qu'aucun état de ce type n'a été admis comme état membre de l'ONU ».
Les Palestiniens jouent l'apaisement
Conscients de l'enjeu symbolique de ce vote, les Palestiniens avaient d'eux-mêmes vidé le texte de sa portée politique en en faisant une discussion purement technique. Ramallah, à travers la voix de son représentant Riad Mansour, a joué l'apaisement : « L'Etat palestinien ne va pas ménager ses efforts pour se montrer à la hauteur de cette confiance ».
Dans un communiqué, l'ambassadrice américaine Nikki Haley a immédiatement dénoncé une erreur qui mine les efforts de paix dans la région.