De notre correspondant à Jérusalem, Guilhem Delteil
Le Qatar est un allié de longue date du Hamas au pouvoir à Gaza et ses contributions financières dans l'enclave palestinienne sont nombreuses : reconstruction de logements, de routes, achats de médicaments pour les hôpitaux. Le soutien de l'émirat à la bande de Gaza est tel qu'il n'est pas rare d'y voir flotter des drapeaux qatariens.
Mais l'accord qui prévoit qu'au cours des prochains mois le Qatar livre pour 60 millions de dollars de fuel à l'enclave palestinienne afin de faire fonctionner son unique centrale électrique n'est pas qu'un accord bilatéral entre les autorités de Doha et de Gaza. Il a été négocié sous l'égide de l'ONU et les livraisons de ce mardi 9 octobre sont passées par Israël, marquant le soutien du pays à cette initiative.
En revanche, cette aide est arrivée à Gaza malgré l'opposition du président de l'Autorité palestinienne. Pour contraindre le Hamas à céder le pouvoir, Mahmoud Abbas menace de couper toute aide et tout versement financier au territoire. Une stratégie critiquée par les pays européens, l'ONU et Israël qui s'inquiètent d'une « explosion » de l'enclave si la situation humanitaire devait se détériorer. Ces livraisons sont donc un avertissement au dirigeant palestinien qui risque de se retrouver très isolé s'il met ses menaces à exécution.