Avec notre correspondant à Amman,Jérôme Boruszewski
Ils trépignaient d'impatience. Depuis des mois, les entrepreneurs jordaniens voulaient exporter à nouveau vers la Syrie, mais aussi vers le Liban et la Turquie. Avant la guerre, près d'un milliard de dollars de marchandises transitaient chaque année par le point de passage de Jaber, à la frontière syro-jordanienne.
L'annonce de cette réouverture est donc une excellente nouvelle pour l'économie jordanienne. Mais Nael Al Husami, le directeur de la Chambre d'industrie d’Amman, la tempère. « Le gouvernement nous a dit que, au début, les camions jordaniens ne traverseront pas la frontière. Même chose pour les camions syriens. Il faudra décharger et recharger les marchandises d'un camion à l'autre. Cela induit des coûts supplémentaires : 500 à 600 dollars par camion », dit-il.
Les autorités jordaniennes veulent inspecter les contenus des camions pour des raisons de sécurité. Elles imposent d'ailleurs la même procédure de contrôle des échanges à la frontière entre la Jordanie et l'Irak, frontière qui a rouvert il y a un peu plus d'un an. Là-bas, les négociants se plaignent de ces inspections et de la manipulation des marchandises. Des procédures qui rendent très difficile le transport des denrées périssables.