Avec notre correspondante à New York, Marie Bourreau
L’effondrement du Yémen n’est plus qu’une question de temps. C’est le constat dressé par Mark Lowcock, le directeur des Affaires humanitaires de l’ONU : « Nous perdons notre combat contre la famine. Nous pourrions approcher un point de non-retour au-delà duquel il sera impossible d'éviter de nombreuses pertes de vies humaines dues à une famine généralisée dans le pays. »
En cause, la montée des prix des denrées liée à la dévaluation du riyal yéménite et la reprise des combats sur l’axe commercial d’Hodeïda à Sanaa qui pourrait plonger 3,5 millions de personnes dans l’insécurité alimentaire. Un chiffre qui viendrait s’ajouter aux 8 millions de yéménites dont 5 millions d’enfants déjà en situation de famine et aux 21 millions de personnes qui ont besoin d’une assistance humanitaire d’urgence. « La question aujourd’hui est de savoir qui peut faire quelque chose pour éviter cette catastrophe en devenir ? Les organisations humanitaires ne peuvent simplement pas répondre aux besoins de 29 millions de Yéménites. C’est intenable. »
Outre des mesures économiques et la reprise des négociations politiques, Marc Lowcock a surtout réclamé la mise en place d’un pont aérien. Celui-ci permettrait de soigner les malades qui ne peuvent plus bénéficier plus de soins au Yémen.