De notre correspondant à Jérusalem, Guilhem Delteil
La délégation israélienne doit présenter à ses interlocuteurs russes l'ensemble des documents concernant la mission menée dans la nuit de lundi à mardi: de la préparation aux conclusions de l'enquête israélienne. L'armée affiche une volonté de transparence dans cet incident. Yaacov Amidror est un ancien conseiller à la sécurité nationale du Premier ministre Benyamin Netanyahu : «La réaction russe à ce tragique incident sera une décision politique du président Poutine. Et plus les professionnels seront convaincus que ce n'est pas notre erreur, plus il sera facile pour le président russe de ne pas réagir d'une façon qui pourrait nuire aux relations entre les deux Etats».
Jusqu'à présent, la Russie laisse une liberté d'action à Israël en Syrie. Une liberté cruciale pour les autorités israéliennes qui suivent avec une extrême attention la situation chez leur voisin syrien, l'Iran et le Hezbollah - deux des alliés du président Bachar el-Assad - étant ses ennemis les plus redoutés: «Pour nous, c'est une mission absolument prioritaire d'empêcher les Syriens et les Iraniens de transférer au Hezbollah des armes qui changeraient la donne, et d'empêcher l'Iran de construire une machine de guerre en Syrie. Nous devrons le faire, d'une manière ou d'une autre».
Israël veut donc éviter que la Russie ne renforce les capacités de défense aérienne de son allié syrien, ce qui compliquerait ses frappes contre des intérêts du Hezbollah ou de l'Iran en Syrie.