Avec notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi
Massoud Karbassian, le ministre de l'Economie est le second ministre du gouvernement à être limogé par le Parlement en quelques semaines. Ce limogeage est un nouveau coup dur pour le président Rohani qui lui avait apporté son soutien il y a quelques jours. Surtout, il intervient moins de vingt jours après celui du ministre du Travail, un proche allié du président iranien.
La dégradation de la situation économique provoquée par la chute de la monnaie iranienne est dénoncée non seulement par les conservateurs mais aussi les réformateurs pourtant alliés du président Rohani. Pour la première fois depuis son arrivée au pouvoir il y a cinq ans, le président Rohani a été convoqué au Parlement mardi prochain. Il doit répondre à une série de questions sur l'éffondrement de la monnaie qui a perdu deux tiers de sa valeur. Cette chute s'explique par les nouvelles sanctions américaines après la sortie des Etats-Unis de l'accord nucléaire.
Grave crise économique
L'Iran est plongé dans une grave crise économique avec une baisse vertigineuse de sa monnaie qui a perdu plus de 70% de sa valeur depuis un an. La sortie des Etats-Unis de l'accord nucléaire en mai 2018 et le rétablissement des sanctions économiques américaines début août ont accentué la crise économique qui a provoqué une hausse importante des prix de tous les produits.
Les voix s'élèvent de plus en plus pour critiquer le gouvernement pour ces mauvaises décisions économiques, notamment celle d'imposer un taux de change fixe face au dollar, ce qui a conduit à une explosion des prix et du du marché noir.
Le président Rohani doit n'a pas encore terminé avec les critiques. Les députés préparent des motions de censures contre plusieurs ministres, notamment celui de l'Industrie. Les députés ont prévenus que si le président Rohani ne changeait pas ses ministres, ils les limogeront pas des motions de défiance.
Procès publics contre la corruption
Pour sa part, la justice a multiplié ces dernières semaines les arrestations parmi ceux qui avaient profité de ces systèmes d'importations en recevant des dollars à un taux préférentiel avant de vendre leur produits sur le marché noir deux à trois fois plus chers. La justice organise aussi des procès publics pour les personnes accusées de corruption économique.