Avec notre correspondante à Beyrouth, Laure Stephan
Après des jours d'incertitudes, près de 300 Syriens ont quitté la ville frontalière d'Ersal jeudi. Sous le soleil, à bord de pick-ups, de camionnettes, ils ont parcouru la route montagneuse en direction de leurs villages, en Syrie.
Parmi eux notamment, de nombreux enfants et femmes. Les autorités d'Ersal assurent que plusieurs centaines d'autres départs vont suivre. Mais selon Abou Ahmed, chef d'un camp informel rencontré lors d'une récente visite sur place, la peur d'une conscription dans l'armée reste un obstacle majeur à des retours plus importants.
« Chez nous en Syrie, les hommes entre 18 et 42 ans sont mobilisables dans l'armée [pour le service ou la réserve, Ndlr], explique-t-il. C'est peu probable que des hommes de cette tranche d'âge rentrent en Syrie, à moins qu'ils aient payé un bakchich pour éviter l'armée. Leurs familles, elles peuvent repartir, elles se débrouilleront en reprenant l'agriculture. Moi, j'attends de voir quelle est la situation sécuritaire sur place. »
Plus de cent Syriens inscrits pour repartir jeudi sont restés à Ersal. Cette opération de retour est la deuxième à avoir lieu depuis le Liban cette année. Elle a été coordonnée par les services de sécurité libanais et syriens, et seuls les réfugiés qui ont obtenu le feu vert de Damas ont pu revenir chez eux.
Les agences de l'ONU n'ont pas participé au retour. Les réfugiés espèrent trouver en Syrie de l'aide humanitaire, mais ils n'ont aucune garantie.