Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Après l’attaque jihadiste au nord-est de Soueida, l’armée syrienne a dépêché jeudi d’importants renforts de la province voisine de Deraa. A la faveur d’une contre-attaque avec la participation de l’aviation, elle a repris les positions perdues et s’apprête à lancer une vaste offensive dans cette région désertique qui s’étend jusqu’à la frontière syro-irakienne.
L’attaque jihadiste contre Soueida et une preuve d’un regain d’activité du groupe Etat islamique, que de nombreux experts avaient trop hâtivement donné pour moribond. Après la perte de son dernier bastion de Hajar al-Aswad et du camp de Yarmouk à Damas le 22 mai, l’organisation a intensifié ses raids contre l’armée syrienne et ses alliés. Les jihadistes ont mené au moins trois attaques d’envergure près de la ville antique de Palmyre et dans la province orientale de Deir Ezzor.
L’Observatoire syrien des droits de l’homme affirme que 180 combattants pro-gouvernementaux ont été tués dans ces attaques. Quatre militaires russes figurent aussi parmi les victimes.
L’EI dispose encore d’importantes forces dans le désert de la Badia, qui s’étend jusqu’à la frontière irakienne. La concomitance des attaques montre aussi que sa chaîne de commandement et de contrôle reste opérationnelle.