Syrie: le cri d'alarme de l'UNRWA à Yarmouk

Le régime syrien a annoncé en début de semaine avoir repris la totalité de la capitale Damas et ses environs. Le camp de Yarmouk qui abritait quelque 160 000 réfugiés palestiniens a pratiquement été vidé, avec les combats opposant le régime à l'organisation Etat islamique qui s'était installée à Yarmouk depuis 2013. Ces Palestiniens, qui pour la plupart ont fui dans les pays voisins, ne pourront pas revenir de si tôt, selon le porte-parole de l'UNRWA , l'agence de l'ONU en charge d'aider les réfugiés palestiniens, Chris Gunness, qui avoue son impuissance.

« Yarmouk est complètement dévasté. Plus une maison ou presque ne tient debout. Les maisons ont été endommagées ou détruites et les services de santé sont totalement décimés. Donc certainement dans un avenir proche, je vois mal comment les Palestiniens pourraient revenir à Yarmouk, ce qui veut dire qu'ils dépendent presque entièrement de l'UNRWA, de notre organisation. Mais le problème, c'est que nous vivons une grave crise financière. Nos fonds d'urgence vont être épuisés dans les semaines qui viennent. Nous n'avons rien à donner aux réfugiés. Nous avons déjà dû réduire notre aide financière de 64 dollars à 46 dollars par mois, ce qui est pitoyable, ce n'est rien au vu de la situation dans laquelle ces pauvres gens se retrouvent » confie Chris Gunness à RFI.

« La situation pour les 100 à 200 Palestiniens qui sont restés dans le camp de réfugiés de Yarmouk à Damas est pire qu'inhumaine. Durant les six semaines passées, ils ont dû subir des frappes aériennes. Ils se sont retrouvés au milieu d'une guerre entre le gouvernement syrien et l'organisation Etat islamique. Tous les services publics, l'eau, l'électricité ont été complètement détruits. Ils n'avaient presque rien à manger, presque pas d'électricité et aucun accès à des soins médicaux. Donc ceux qui sont restés se sont retrouvés dans le chaos. Certains ont fui vers des quartiers aux alentours mais ils ont dû dormir dans la rue, sans soins médicaux et sans nourriture. La situation est vraiment épouvantable » ajoute-t-il.

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