Diplomates et observateurs en sont persuadés : sauf revirement de dernière minute, le président des Etats-Unis devrait annoncer ce mardi qu'il rétablit, au moins partiellement, les sanctions levées en contrepartie de l'engagement pris par l'Iran en 2015 de ne pas se doter de l'arme nucléaire.
A Paris, Londres, Berlin, si on se prépare à cette éventualité, et l'on s'active dans le même temps pour tenter de sauver l'accord, c'est-à-dire de convaincre Téhéran d'y rester même en cas de départ des Américains.
Mais les autorités françaises n'en font pas mystère, la capacité de persuasion des Européens à maintenir la République islamique dans l'accord dépendra beaucoup de l'endroit où le président américain positionnera le curseur des sanctions, si c'est l'option qu'il choisit ce mardi après-midi.
En cas de sanctions massives, l'Iran pourrait estimer que le retrait américain a tué l'accord et en sortir à son tour. A l'inverse, des sanctions plus légères pourraient inciter Téhéran à rester dans l'accord.
Vers une intense activité diplomatique des Européens dans les six prochains mois
C'est là qu'entre en jeu la proposition du président Macron d'engager des négociations en vue d'un nouvel accord-cadre qui comporterait l'accord actuel et trois autres sujets : l'après-accord à partir de 2025, le programme balistique iranien et l'expansion régionale de l'Iran.
A noter que les signataires européens devront aussi gérer des conséquences en interne, puisque les sanctions dont l'exemption courait jusqu'à samedi prochain concernent le pétrole iranien.
Dans ce cadre, on peut penser que les différentes chancelleries engageront alors une intense activité diplomatique au cours des six prochains mois pour obtenir le maintien des accords déjà signés.
Si les sanctions sont rétablies, les entreprises pétrolières présentes en Iran auront 180 jours pour mettre fin à leur activité, ou maintenir leur activité et prendre le risque de sanctions.
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