L'OIAC, basée à La Haye, est chargée de superviser l'application de la Convention pour l'interdiction des armes chimiques. L'institution a été créée au moment de l'entrée en vigueur en 1997 de cette Convention, qui vise à éradiquer les armes chimiques à travers le monde. Elle a obtenu le Prix Nobel de la Paix en 2013 « pour ses efforts considérables pour éliminer les armes chimiques ». Elle est dirigée aujourd’hui par un diplomate turc, Ahmet Üzümcü.
La mission d'établissement des faits est arrivée samedi à Damas, pour enquêter sur les accusations d'un recours à l'arme chimique qui aurait eu lieu à Douma, dernier fief rebelle reconquis par le régime aux portes de la capitale syrienne. Selon des secouristes, plus de 40 personnes ont été tuées dans cette attaque, qui aurait été menée avec du gaz de chlore et un autre agent neurotoxique semblable au sarin, d'après les estimations avancées par des experts. Le régime a nié toute responsabilité, mais il a été accusé par les puissances occidentales qui ont mené samedi 14 avril des frappes de représailles d'une ampleur sans précédent en Syrie.
Possibilité de prouver l’attaque chimique, mais pas de connaitre les auteurs
La mission de l'OIAC, menée à la demande du gouvernement syrien, déterminera si des armes chimiques ont été utilisées à Douma, mais n'identifiera pas les auteurs. Les enquêteurs de l'OIAC peuvent recueillir des « échantillons chimiques, environnementaux et biomédicaux », interroger des victimes, des témoins, des personnels médicaux, et même participer à des autopsies, explique l'organisation basée à La Haye.
Durant ses recherches sur le terrain, la mission est escortée par des officiels syriens. Le travail des enquêteurs ne s'annonce pas aisé à Douma, où ils arriveront plus d'une semaine après les faits. La ville, ravagée par une violente offensive du régime lancée le 18 février, a été déclarée « nettoyée » des rebelles par l'armée samedi, qui a lancé des opérations de déminage.
(Avec AFP)