Avec notre correspondant à Jérusalem, Guilhem Delteil
Sur le papier, cette journée de mobilisation se veut festive et sûre. Ce vendredi, les Gazaouis - hommes de tous âges mais aussi femmes et enfants - sont incités à brandir, aux abords de la frontière de leur territoire avec Israël, des drapeaux palestiniens, des affiches avec le nom de leur village d'origine désormais en Israël ou les clés des maisons qu'ils ont quittées en 1948 à la naissance du nouvel Etat.
Pour les organisateurs, pas question d'aller à l'affrontement avec les soldats israéliens. Les manifestants, disent-ils, resteront à 700 mètres de la barrière de séparation, et des policiers circuleront le long de la frontière pour empêcher les débordements.
Mais cette semaine, le chef d'état-major israélien a jugé qu'une « situation explosive se développe en ce moment au Moyen-Orient ». « Particulièrement parmi les Palestiniens », a précisé Gadi Eisenkot. L'armée se prépare à tous les scénarios et a envoyé des renforts le long de cette frontière. Une centaine de tireurs d'élite ont notamment été mobilisés et les soldats sont autorisés à tirer pour empêcher toute entrée sur le territoire israélien.
Des intrusions qui se sont multipliées ces derniers jours. Depuis une semaine, onze Gazaouis ont été arrêtés après avoir franchi illégalement la barrière de séparation.