Avec notre correspondante à Jérusalem, Marine Vlahovic,
Dès l'arrestation du jeune employé du consulat français par les Israéliens, le 15 février, le Quai d'Orsay a pris ses distances avec l'affaire Romain Franck. Le ministère a gardé le silence pendant un mois, jusqu'à l'inculpation de ce chauffeur, pour « trafic d'armes » entre la bande de Gaza et la Cisjordanie au moyen de véhicules diplomatiques.
L'acte d'accusation détaille cinq convoyages, effectués ces trois derniers mois, pour un total de 70 armes transportées. Des armes qui n'auraient toujours pas été saisies. C’est l'appât du gain qui a motivé le jeune homme selon le Shin Beth, le service de sécurité intérieure israélien.
Gain dérisoire
Mais le montant des commissions déclarées, un peu moins de 4500 euros au total, peut paraître bien dérisoire au regard des risques encourus. Romain Franck a été abusé par sa naïveté, martèle son avocat israélien. Selon ce dernier, il ne fait aucun doute que Romain Franck a été manipulé par des Palestiniens.
Au cours de son procès – qui pourrait durer un an – le chauffeur sera également défendu par Franck Berton. Ce ténor du barreau, avocat de Florence Cassez et de Salah Abdeslam est devenu une référence dans les affaires impliquant des ressortissants français à l'étranger.