Israël: une sortie de crise gouvernementale au goût amer pour Netanyahu

Le gouvernement israélien a survécu, ce mardi 13 mars, à sa plus grave crise depuis sa formation en 2015. Un texte de compromis provisoire sur la sensible question du service militaire des ultra-orthodoxes a été adopté en première lecture par la Knesset, le Parlement. Les formations qui menaçaient de quitter l'exécutif restent donc dans la majorité. Mais si elle peut apparaître comme un succès pour le Premier ministre, cette sortie de crise marque en réalité un échec pour Benyamin Netanyahu.

Avec notre correspondant à JérusalemGuilhem Delteil

A la tribune de la Knesset, ce mardi soir, Benyamin Netanyahu se voulait vainqueur et s'est moqué de l'opposition. « Je sais que je vous ai épargné une grande déception », a-t-il lancé aux élus non membres de sa majorité, assurant qu'en cas d'élections, il l'aurait à nouveau emporté.

Mais son ton moqueur cachait mal son échec. Benyamin Netanyahu espérait pouvoir organiser des élections au mois de juin. La date lui aurait été favorable, juste après une séquence qui devrait lui être propice - les 70 ans de la création d'Israël et l'inauguration de l'ambassade américaine à Jérusalem - et avant une éventuelle mise en examen dans des affaires de corruption.

Mais les formations de sa coalition étaient opposées à ce scrutin car si les sondages sont favorables au Likoud du chef du gouvernement, ils sont mauvais pour ses alliés. Et l'opposition, elle, voulait des élections en octobre, une échéance trop lointaine et donc trop incertaine pour Benyamin Netanyahu. Même au sein de son propre parti, certains élus auraient signifié leur opposition au projet du Premier ministre.

Au bout du compte, Benyamin Netanyahu n'a pas trouvé la majorité nécessaire pour dissoudre la Knesset et a dû se résoudre à régler cette crise que plusieurs de ses ministres qualifiaient de « fabriquée de toutes pièces ».

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