Avec notre correspondant à Istanbul, Alexandre Billette
C'était une visite à haut risque, et les discussions n'ont visiblement pas été simples : Rex Tillerson et Recep Tayyip Erdogan se sont rencontrés durant plus de trois heures jeudi 15 février, une discussion qui s'est déroulée - et c'est assez exceptionnel - sans interprète. C'est en effet le porte-parole de la présidence et très proche du président turc qui a assuré la traduction pour éviter la présence de tierce personne dans la pièce.
Résultat, la partie turque a adopté aujourd'hui un ton nettement plus conciliant : « Nous nous sommes entendus pour normaliser nos relations », a dit le ministre des Affaires étrangères, alors qu'il y a moins de 48h, Ankara assurait avoir totalement perdu confiance en Washington. A l'origine de ce changement d'attitude une entente sur la ville de Minbej en Syrie, où du personnel américain est présent aux côtés de forces kurdes. Un « mécanisme » sera mis en place pour régler cette question, assurent aujourd'hui les diplomates.
Une question vitale pour Ankara, qui malgré le ton nouveau, reste inflexible : avant de renouer totalement avec Washington, les troupes américaines devront avoir quitté la ville de Minbej.