avec notre correspondant à Istanbul, Alexandre Billette
L’ambiance ne pourrait probablement pas être plus mauvaise entre les deux pays qu’elle ne l’est aujourd’hui. Dernière colère en date des autorités turques : l’annonce lundi 12 février du budget de la défense américaine qui réserve 300 millions de dollars pour les Forces démocratiques syriennes. Un financement indirect au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) aux yeux d'Ankara.
Avant la visite de Rex Tillerson, le Premier ministre turc Binali Yildirim l’a dit sans détour : la Turquie a « perdu confiance » en Washington. Durant la visite de deux jours du secrétaire d’Etat américain, c’est notamment la difficile question de Manbij qui va être évoquée. Une ville qu’Ankara veut « nettoyer » des forces kurdes qui la contrôlent. Des forces qui sont justement entraînées par du personnel américain sur place.
Le pouvoir turc a déjà demandé à Washington d’évacuer ses troupes de la zone, ce qui avait provoqué une série d’échanges tendus entre les deux pays. Mardi 13 février, Recep Tayyip Erdogan a insisté à sa façon. « Ceux qui nous menacent n’ont jamais reçu une claque ottomane », a déclaré le président turc.