En Turquie, les réfugiés syriens face à l'espoir d'un hasardeux retour au pays

La Turquie compte plus de 3 millions de réfugiés sur son territoire. RFI s’est rendu dans le camp de Bab al-Salama, un des plus importants camps de réfugiés au sud de la Turquie pour savoir ce que pensent ces réfugiés de l’opération militaire que mène actuellement l’armée turque.

Avec nos envoyés spéciaux, Tarek Kai et Manu Pochez

Dans le souk qui longe le camp de Bab al-Salama, règne une ambiance plutôt joviale. Des réfugiés viennent en famille s’approvisionner en denrées alimentaires, d’autres se font couper les cheveux chez le coiffeur du coin ou passent encore du temps autour des billards pris d’assaut par les jeunes adolescents. L’opération « Rameau d’olivier » est dans tous les esprits. Elle est vue d’un bon œil par la grande majorité des réfugiés et suscite un écho positif chez la plupart d’entre eux.

Mahmoud, père d’une famille de six enfants réside dans le camp depuis sept ans. Les bombardements incessants de l’armée turque replongent ses enfants dans le traumatisme du conflit syrien. Mais malgré cela, il considère que cette opération militaire est dans l’intérêt du peuple syrien. « Nous soutenons le peuple turc et nous lui voulons le bonheur. Si le peuple turc est en sécurité, nous le sommes aussi. Nous avons beaucoup d’espoir que grâce à la Turquie nous rentrerons prochainement chez nous », explique-t-il.

L’optimisme de Mahmoud quant à un retour prochain en Syrie se contredit totalement avec la vision d’Abdel Kader, le coiffeur populaire du souk. Pour lui, pas de retour, même après la fin de l’opération « Rameau d’olivier ». « Le retour ? Impossible pour nous de rentrer tant que Bachar est toujours en place. La Syrie, c’est le chaos, la Syrie c’est le chaos... » se désespère-t-il.

Le chaos syrien, les autorités turques ont tendance à l’oublier. Le président Recep Tayyip Erdogan avait assuré dernièrement que l’opération « Rameau d’olivier » permettrait à trois millions et demi de réfugiés syriens de rentrer chez eux. Pas sûr que cela soit suffisant.

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