Avec notre correspondant à Istanbul, Alexandre Billette
C’est une mise en garde, pour ne pas dire une menace, à l’adresse de ceux qui en Turquie voudraient publiquement s’opposer à l’opération en cours : « Vous allez payer un prix très élevé, a dit Recep Tayyip Erdogan, et si vous sortez dans la rue, vous aurez affaire à notre force de police ».
La menace s’adressait directement au parti de la gauche pro-kurde HDP, déjà dans le viseur des autorités depuis deux ans, et qui s’oppose à cette opération.
Mais elle va bien plus loin et indique que le pouvoir turc ne tolérera aucune dissidence sur ce sujet. L’opération à Afrin est une « lutte nationale », a encore dit le président turc. Lutte nationale, ou encore « deuxième guerre de libération nationale », comme l’a écrit un éditorialiste vedette d’un quotidien pro-gouvernemental cette semaine.
Dans ce contexte les rares manifestations pour la paix qui avaient été organisées ce dimanche soir ont été annulées. A Istanbul, au moins cinq personnes ont été arrêtées lors d’un petit rassemblement, quelques dizaines de personnes rapidement encerclées par les policiers.