Syrie: Erdogan annonce le début d’une opération terrestre dans la région d’Afrin

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé samedi 20 janvier que les opérations terrestres en Syrie « avaient commencé de facto ». La Turquie se prépare depuis plusieurs jours à mener l’offensive contre des positions tenues par les milices kurdes dans le nord de la Syrie, notamment dans la région d’Afrin. Une déclaration faite alors que les Etats-Unis se sont prononcés contre une telle opération militaire. Et surtout alors que la Russie, acteur majeur du conflit syrien, semble toujours se montrer réservée. La Turquie dit tenir le régime syrien informé de l'opération. Mais Damas a nié avoir été informé par Ankara de l'attaque « brutale » sur Afrine.

Avec notre correspondant à Istanbul,  Alexandre Billette

C’est lors d’un discours dans une ville de province que Recep Tayyip Erdogan l’a annoncé : oui, l’opération terrestre a bien commencé, et après Afrine les forces turques prendront la direction de Manbij, une autre ville syrienne, sous contrôle des forces kurdes.

Dimanche dernier, il avait affirmé que l’opération Afrin commencerait « d’ici une semaine ». Parole tenue, semble ainsi dire le président turc alors que depuis deux jours l’armée turque prépare cette offensive en bombardant à l’artillerie des positions en Syrie depuis sa frontière.

Mais plusieurs questions demeurent sur cette opération terrestre, une opération qui n’a pas été officiellement soutenue par la Russie malgré la visite à Moscou du chef d’état-major et du chef des renseignements turcs.

Or, au moins 300 personnels militaires russes sont toujours déployés dans cette région d’Afrin, une présence qui complique l’intervention de l’armée turque. Difficile donc de savoir si la déclaration de Recep Tayyip Erdogan annonce bien le début des opérations terrestres, ou si le président turc veut plutôt tester la réaction de ses alliés, maintenant que l’armée turque est prête à lancer l’offensive.

« Moscou est préoccupée par ces informations », a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué et a appelé à la « retenue ».

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