Reportage à Bethléem, en Cisjordanie, de Guilhem Delteil.
Hamdi vend des souvenirs aux touristes de passage au cœur de la vieille ville de Bethléem. En ce vendredi, le calme règne aux abords de la Basilique de la Nativité, lieu de naissance de Jésus selon la tradition chrétienne. Mais à quelques kilomètres de là, au pied du mur qui sépare la ville de Jérusalem, une poignée de jeunes affrontent les soldats israéliens. Et quand un touriste lui demande une direction, Hamdi répond: « Il vaut mieux que vous n'alliez pas par-là ».
Le jeune homme, lui, ne participe pas à ce mouvement. Il n'en voit pas l'utilité. « Si j'allais participer aux protestations, je ne changerais pas le monde. Si j'y allais, peut-être que je me ferais tirer dessus, peut-être que je serais arrêté. Mais je ne changerais rien. »
A ses côtés, son oncle Abou Ashraf abonde. Ce septuagénaire affirme que Jérusalem est la capitale de la Palestine, mais le combat ne se mène pas aux postes de contrôle de l'armée israélienne, dit-il. « Ce n'est pas aux Palestiniens mais à la communauté internationale, aux pays arabes, aux pays musulmans de défendre Jérusalem. Tout le monde devrait se battre.»
Et si à trois kilomètres de là, la confrontation est réelle, dans les ruelles de la vieille ville, les fanfares de scouts chrétiens défilent : l'ambiance de Noël domine malgré tout.