Avec notre envoyée spéciale à Bethléem, Marine Vlahovic.
Près d'un millier de chrétiens vivent dans l'enclave palestinienne soumise aux blocus israélien et égyptien et contrôlée par le mouvement islamiste Hamas depuis 10 ans. Cette année, Israël a accordé des permis à la moitié de cette communauté ultra-minoritaire, pour que certains puissent célébrer la naissance du Christ dans sa ville natale, Bethléem, qui se situe à une centaine de kilomètres, en Cisjordanie.
Caché sous son parapluie, Youssef Tarzi est parmi ceux-là. Il reste planté devant l'église de la Nativité à Bethléem. Malgré la pluie battante, le jeune homme de 28 ans regarde, ébahi, les illuminations qui décorent la ville natale du Christ. « C'est très beau, on peut voir le sapin, les illuminations. A Gaza, il n'y a pas d'illuminations comme ça, car nous n'avons que quatre heures d'électricité par jour. »
Youssef est originaire de la bande de Gaza, qui traverse une crise énergétique et humanitaire sans précédent. Ils sont 500 chrétiens, soit près de la moitié de la communauté de l'enclave palestinienne, à avoir obtenu un permis de passage israélien pour les fêtes. Mais Youssef ne passe pas Noël en famille, car les demandes de son père et de sa soeur ont été refusées. « Je me sens en paix ici, je suis heureux, mais je ne suis pas entouré de ma famille entière et mon coeur est partagé entre le bonheur et la tristesse »
Un réveillon morose pour le jeune homme, à l'image des célébrations de Noël à Bethléem. Celles-ci ont été ternies par la décision américaine qui laisse place à un avenir incertain.