Jérusalem-Est: de nouvelles constructions dans la colonie juive de Nof Zion

Israël a approuvé mercredi 25 octobre un vaste projet de nouveaux logements dans une colonie juive du quartier palestinien de Jabal Moukaber, dans Jérusalem-Est occupée. Des permis de construire pour 176 logements ont été approuvés à Nof Zion. Les adversaires de la colonisation dénoncent un nouveau coup porté au processus de paix, déjà mal en point.

La colonie juive de Nof Zion, qui compte déjà 91 logements dans le quartier palestinien de Jabal Moukaber, va tripler avec ces nouvelles constructions. Cela en ferait en ferait la plus importante implantation juive au sein d'un quartier palestinien de Jérusalem, selon les organisations israéliennes opposées au processus de colonisation. « Je pense que c'est une nouvelle tentative pour détruire la possibilité d'une solution politique à Jérusalem, regrette Daniel Seideman, militant anti-colonisation et spécialiste de Jérusalem, interrogé par RFI. Il y a aujourd'hui des colons religieux, parfois messianiques qui s'installent dans les quartiers palestiniens de Jérusalem, dans l'intention de restaurer une sorte de royaume biblique et de rendre tout accord politique sur Jérusalem impossible.

Ce qui a été approuvé va revenir à pratiquement doubler la taille de cette colonie, de cette enclave et ça va devenir la plus grande colonie d'une quartier palestinien de Jérusalem-Est. Cela va contribuer à déstabiliser la ville, à rendre les relations entre Palestiniens et Israéliens toxiques. Et cela va aussi rendre extrêmement difficile tout accord sur le statut de la ville qui pourrait mettre fin au conflit ».

Jabal Moukaber, ancien village palestinien intégré de force dans le « Grand Jérusalem » en 1967, a vécu des heures agitées au moment de la deuxième Intifada, en 2003, lorsque le gouvernement d’Ariel Sharon a autorisé la construction de Nof Zion, une colonie juive érigée sur des terres appartenant à des agriculteurs palestiniens expropriés. Selon le cartographe palestinien Khalil Toufakji, Nof Zion occupe une « position stratégique » pour empêcher un éventuel partage de Jérusalem dans le cadre d'un règlement du conflit, précise l'AFP.

La colonisation, illégale au regard du droit international, est d'autant plus sensible à Jérusalem-Est que la ville est au coeur du conflit israélo-palestinien. Israël a conquis la partie orientale de Jérusalem en 1967 et l'a annexée en 1980, avant de proclamer tout Jérusalem sa capitale indivisible. La communauté internationale n'a jamais reconnu l'annexion et considère Jérusalem-Est comme territoire occupé.

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