Avec notre correspondant à Erbil, Wilson Fache
Ils sont une dizaine, couverts de bandages et de sang séché. Ces peshmergas sont des rescapés des affrontements qui ont éclaté entre forces kurdes et irakiennes depuis peu.
Allongé sur son lit d'hôpital, Ahmad Tahir Omar est entouré de ses proches. La veille, ce combattant kurde était dans la bourgade de Altun Kupri pour affronter son propre gouvernement.
« Ils nous ont attaqués avec des roquettes guidées au laser qui ont traversé le blindage de notre véhicule en blessant le tireur, le conducteur et moi-même », raconte-t-il.
Pourtant, il y a quelques mois encore, soldats kurdes et irakiens se battaient ensemble contre le groupe Etat islamique. Aujourd'hui, ils ont retourné leurs armes les uns contre les autres. Armes qu'ils ont pourtant reçues des puissances occidentales pour combattre les jihadistes.
Hiwa Mohammed, 37 ans, a été blessé aux deux jambes dans l'explosion d'une roquette.
« Je suis prêt à reprendre les combats une fois que mes pieds seront guéris. Même si je ne pense pas qu'il existe un seul kurde qui puisse s'opposer aux milices chiites et à l'armée irakienne. »
Les Kurdes ont payé un lourd tribut à la suite de cette bataille, tout comme les forces qu'ils combattaient. Et entre les deux, la population a payé le prix du sang. Selon un résident de Altun Kupri, les bombardements kurdes sur la ville ont blessé et tué une dizaine de civils.