Avec notre correspondant à Jérusalem, Guilhem Delteil
Officiellement, ce rapprochement a été décidé par la direction collégiale du Hamas. Et c'est en présence du chef du parti, Ismaïl Hanyeh, que le rapprochement a été annoncé. Mais pour les observateurs, c'est Yahya Sinwar, le nouveau patron du mouvement islamiste dans la bande de Gaza, qui est l'homme-clé de ces négociations.
Mkhamar Abou Saada est professeur associé de sciences politiques à l'université Al Azhar à Gaza : « Sans Sinwar, nous n'aurions pas pu espérer l'accord entre le Hamas et les Egyptiens et entre le Hamas et le Fatah. Il contrôle totalement le Hamas, il est un chef des brigades Ezzedine el Qassam et il a passé 25 ans dans les prisons israéliennes. »
Grâce à ce passé de combattant, Yahya Sinwar s'est construit une autorité que personne, au sein du Hamas, ne lui conteste. Et cela lui permet d'imposer sa volonté.
Un changement important, souligne Omar Chabane, directeur du groupe de réflexion PalThink : « Je pense que le problème du Hamas ces dix dernières années a été son incapacité à prendre des décisions. Il a eu des possibilités de faire bien mieux que ce qui s'est passé. Mais la direction du Hamas a été incapable de prendre des décisions fondamentales: elle faisait des compromis. »
Mais si Yahya Sinwar joue un rôle-clé, ce rapprochement s'inscrit également dans une évolution profonde du mouvement. Le Hamas cherche depuis près d'un an de nouveaux partenaires au Moyen-Orient.