Reportage à Gaza de notre correspondant régional, Guilhem Delteil
Depuis dix ans, Mohamad Aqal attend de pouvoir retrouver son poste aux lisières de son territoire. Avant la prise de pouvoir du Hamas, ce Gazaoui servait dans la garde présidentielle. Aujourd'hui, le trentenaire affiche un large sourire. « J'avais gardé mon uniforme militaire chez moi. Et quand j'ai entendu ce qui se passait, je l'ai ressorti », se réjouit-il. Certes, « Personne ne [les] a officiellement informé » d’un retour à leur travail, mais il est confiant : « cela viendra lors de la prochaine étape ».
Mohamed Aqal a été rassuré par les mots du Premier ministre palestinien. Lors de son arrivée à Gaza, Rami Hamdallah a assuré que le gouvernement allait reprendre le contrôle des points de passage dans l'enclave palestinienne. Les postes-frontières, aujourd'hui gérés par le Hamas, devraient être confiés à la garde présidentielle.
La sécurité, « une exigence de tous »
Une concession qu'envisage sans difficulté Taoufik Abou Naïm, chef des forces de sécurité intérieures du Hamas. A ses yeux, « la question de la sécurité a été exagérée sans aucune raison. La sécurité des Palestiniens et de leurs voisins est une exigence de tous ».
Les voisins des Palestiniens ainsi évoqués sont les Egyptiens. Le Caire exige en effet le retour des forces de l'Autorité palestinienne avant de rouvrir sa frontière avec la bande de Gaza. Seul problème, le Hamas, lui, veut que ses hommes soient intégrés dans les troupes palestiniennes.