Avec notre correspondante à Kaboul, Sonia Ghezali
Les yeux rougis, Wahid Wafa, le directeur du Centre de recherche sur l'histoire et la société afghane se souvient de celle qui se présentait comme un vieux monument de l'Afghanistan.
« Elle parlait toujours de ces merveilleux moments qu'elle avait vécu en Afghanistan. De cette époque où elle voyageait à travers le pays. De la beauté, de la gentillesse du peuple afghan. Elle aimait les afghans, elle aimait le pays », a-t-il déclaré ému.
L'historienne et archéologue arrive en 1962 en Afghanistan. Elle le quitte à la fin des années 1970 en plein régime soviétique et s'installe au Pakistan voisin où elle recueille des milliers de livres de brochures de fascicules sur l'Afghanistan. Des documents qui constituent le fonds exceptionnel du centre de recherche qu'elle crée en 2013. Un centre ouvert à tous pour transmettre l'histoire. Elle l'expliquait encore récemment lors d'une conférence à Kaboul.
« Nombreux sont ceux parmi la nouvelle génération, qui rentrent d'exil, qui étaient réfugié à l'étranger, qui ne connaissent rien de l'histoire, ni grand-chose de la topographie du pays », avait-elle expliqué.
Pour lutter contre la violence, mettre fin à la guerre, il faut connaître son passé. C'est le message que ne cessait de transmettre Nancy Dupree, qui sera inhumée en Afghanistan, comme elle le souhaitait.
De nombreux Afghans ont rendu hommage à Nancy Dupree sur Twitter. Le chef de l'exécutif a tweeté : « Très attristé par la mort de NancyDupree. Les Afghans chérissent et respectent ses services depuis des décennies pour l'Afghanistan. Nancy va nous manquer! RIP [Requiescat in pace,] »