Avec notre correspondante à Kaboul, Sonia Ghezali
Un petit point pour symboliser un site archéologique. Sur les cartes réalisées par la Dafa, l'Afghanistan en est constellé. Des petits points autour de Balkh, dans le nord du pays, près d'Hérat plus à l'ouest, mais aussi dans le sud, dans l'est... Une partie des trésors du pays est ainsi répertoriée.
« Là, vous avez la carte Paléolithique/Mésolithique, puis Néolithique/Chalcolithique. Et puis après : bronze, fer... Et les périodes pour lesquelles il y a le plus de sites connus, ce sont les périodes préislamiques et islamiques, et historiques », explique Mathilde Murat, doctorante à l’université Paris-I.
Arrivée il y a un mois à Kaboul, Mathilde Murat travaille spécialement sur cette carte archéologique de l'Afghanistan. Une demande des autorités afghanes aux archéologues français.
Le dernier recensement date des années 1980. Quelque 1 300 sites étaient alors été répertoriés. « On fait de la télédétection sur images satellites, pour ajouter des sites à la carte. Et là, par exemple, on a déjà multiplié par trois le nombre de sites sur l'ensemble du territoire », poursuit Mathilde Murat.
Pour Julio Bendezu-Sarmiento, directeur de la Dafa, cette carte permettra au gouvernement afghan de mieux lutter contre les pilleurs, qui agissent en toute impunité dans ce pays en guerre depuis plus de trente ans.
« Il nous arrive de tomber sur les sites et de les voir (les pilleurs, NDLR) en train de piller. Ils savent ce qu'ils cherchent... des monnaies, des céramiques entières, parfois ce sont des tombes qu'ils pillent... »
Si la Dafa doit prochainement présenter au président Ashraf Ghani, une première ébauche de cette carte des trésors du pays, il faudra bien plusieurs décennies pour en dresser un inventaire complet.
→ Écouter sur RFI : Des archéologues dans les ruines d’un pays en guerre