De notre correspondant à Jérusalem, Guilhem Delteil
Cette opération, non confirmée par Israël, marquerait une nouvelle étape dans l'implication de Tsahal dans le conflit syrien. L'aviation israélienne a déjà mené des dizaines de raids en Syrie, mais cette frappe-là, si elle émane bien d'elle, ne serait pas une opération de routine.
Jusqu'à présent, Israël a plutôt visé des lieux de stockage ou des convois entre la Syrie et le Liban, redoutant des transferts d'armes vers le Hezbollah, comme le relève Yaakov Amidror, ancien conseiller à la sécurité nationale du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu.
Cette fois-ci, c'est un lieu de production qui aurait été visé. Un centre qui développe « entre autres choses des missiles de précision », affirme sur Twitter l'ancien chef du renseignement militaire Amos Yadlin. « Entre autres choses », car ce site est aussi, aux yeux des Israéliens et des Américains, un centre de production d'armes chimiques.
Cette opération imputée à Israël intervient alors que le chef du Hezbollah, ennemi du gouvernement israélien, a révélé la semaine dernière s'être rendu récemment à Damas. Aux yeux d'Israël, un possible transfert de ce centre de production vers le mouvement libanais aurait été discuté.
En frappant cette infrastructure, l'armée israélienne enverrait ainsi un message clair : un renforcement de l'armement du Hezbollah est pour elle une ligne rouge... Une ligne rouge qu'elle entendrait bien, contrairement aux Occidentaux, faire respecter.