Avec notre correspondante à Jérusalem, Marine Vlahovic
Le visage grave, Mohammed Shamasneh se tient dans le salon de sa maison à Jérusalem-Est. Un modeste deux-pièces de 50 m² où il vit avec sa famille.
Le quadragénaire est nerveux : « C’est un moment très difficile. Parce que je suis né ici. Notre famille vit dans cette maison depuis des dizaines d’années et l’idée que des colons, des Israéliens, puissent nous remplacer, est insupportable. »
Car avant 1948 et la création d'Israël, ce domicile était habité par une famille juive. Les héritiers ont réclamé ce bien. Et plus de cinquante ans après l'installation des Shamasneh, la Cour suprême israélienne a ordonné leur départ.
Mais Fahmiyeh, la grand-mère n'est pas prête à laisser les clefs. « Je ne partirai pas, je resterai ici, je ne quitterai pas ma maison, ni maintenant ni quand j’aurai cent ans », assure-t-elle.
Le cas de cette famille inquiète les habitants de Sheikh Jarrah. Pour Mohammed Kisnawi, un voisin, ce n'est qu'une tentative de plus pour coloniser la partie palestinienne de Jérusalem. « Toutes les familles ici ont peur, parce qu’après les Shamasneh, les Israéliens pourraient venir chez moi et prendre ma maison », dit-il.
Les missions diplomatiques de l'Union européenne ont également exprimé leur inquiétude face à cette expulsion qui pourrait être imminente.
► (Re) lire : Cisjordanie: Israël construit une nouvelle colonie, une première depuis 25 ans