Avec notre correspondant à Istanbul, Alexandre Billette,
Les 35 personnes contre lesquelles un mandat d’arrêt a été émis lundi 7 août sont accusées d’avoir utilisé une application de messagerie pour smartphone, ByLock, qui est considérée par le pouvoir turc comme l’outil principal de communication des putschistes en 2016. Cette application a été développée par des amateurs et est peu sécurisée selon plusieurs experts, mais Ankara l’assure : elle est conçue pour le réseau de Fethullah Gülen.
Depuis un an des milliers de personnes en Turquie ont été arrêtées au prétexte d’avoir téléchargé ce logiciel. Des accusations qui semblent parfois dénuées de sens : ainsi ce jeudi 10 août, l’un des rédacteurs en chef du quotidien BirGün a été interpellé pour avoir utilisé ByLock. Or ce quotidien de gauche est aux antipodes de la nébuleuse de l’imam Gülen. Mais peu importe pour la justice turque, qui a même arrêté ces derniers mois et accusé de « soutenir un groupe terroriste » des journalistes dont le numéro de portable a simplement été retrouvé dans les contacts d’un utilisateur de ByLock.