Turquie: ouverture du très symbolique procès du quotidien «Cumhuriyet»

En Turquie le procès du quotidien «Cumhuriyet» s’est ouvert lundi à Istanbul. 19 personnes, la plupart journalistes et collaborateurs de ce journal, le plus ancien quotidien de Turquie, sont accusées de «soutien à une organisation terroriste», que ce soit le PKK kurde, la mouvance de l’imam Fethullah Gülen, accusé d’être le cerveau du putsch raté de juillet 2016, ou encore un groupuscule d’extrême-gauche. Les associations de défense des journalistes dénoncent un procès politique, contre l’un des rares journaux à émettre encore une voix critique, contre le pouvoir du président Recep Tayyip Erdogan.

Avec notre correspondant à Istanbul, Alexandre Billette

Il y avait quelques centaines de personnes devant l’immense tribunal d’Istanbul pour dénoncer un procès kafkaïen. A l’intérieur, 17 co-inculpés. Parmi eux, quelques grandes plumes de la presse turque comme le journaliste Ahmet Şık ou le chroniqueur Kadri Gürsel, déjà en détention préventive tous les deux. Un absent : l’ancien rédacteur en chef Can Dündar, réfugié en Allemagne, et qui sera jugé par contumace.

Dans la salle d’audience, les inculpés ont plaidé leur innocence, parfois en ironisant sur la faiblesse des preuves présentées contre eux. Mais l’accusation entend bien aller jusqu’au bout.

Les peines requises vont de sept ans et demi, à 43 ans de prison. Le procès qui démarre sera long. Cette semaine, le juge devra décider de la remise en liberté ou non des accusés incarcérés. Le procès de Cumhuriyet pourrait ensuite se poursuivre durant encore plusieurs semaines, voire peut-être plusieurs mois.

 

 

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