Le calvaire de la minorité Hazara ne date pas d'hier. Troisième population d'Afghanistan, celle-ci est persécutée depuis des décennies. La discrimination a été particulièrement forte pendant tout le 20e siècle. Les Hazaras sont alors au mieux des citoyens de seconde zone, au pire ils sont réduits en esclavage par le pouvoir central pachtoune, sunnite. Beaucoup s’exilent alors en Iran et ou au Pakistan.
A la fin des années 90 des milliers de Hazaras sont tués par al-Qaïda et par les Talibans qui vouent une haine viscérale à cette population chiite proche des Iraniens. L'arrivée des forces de la coalition internationale au début des années 2000 marque une accalmie: sous le gouvernement du président Hamid Karzaïi, ils entrent au gouvernement et au Parlement.
Mais la reprise de terrain par les Talibans ces dernières années marque la fin de cette période d’émancipation. Et l’arrivée de l’organisation Etat islamique dans le pays vient encore assombrir l'avenir des Hazaras. L’EI, dont l'ennemi numéro 1 sont les chiites, a frappé à plusieurs reprises des mosquées ou des rassemblements de la minorité. Comme en juillet 2016 lors d'une manifestation, en octobre dernier à Kaboul et Mazar-e-sharif lors des fêtes de l’Achourah, ou plus récemment le 16 juin dernier dans la capitale, à la fin du ramadan.