« Nous voulons que la ligne électrique passe par la province de Bamiyan, qui n’a bénéficié d’aucun projet de développement ces 15 dernières années », martelait un député hazara ce matin. Kaboul était complètement bloquée par les manifestants qui ont tenté, sans succès, d’aller jusqu’au palais présidentiel, et par les forces de l’ordre qui pour l’éviter avaient empilé des containers sur les principales intersections de la ville.
La ligne qui doit relier le Turkménistan, l’Ouzbékistan et le Tadjikistan à l’Afghanistan et le Pakistan, devait passer par la province de Bamiyan, mais le gouvernement afghan a finalement décidé de la faire passer par le nord de Kaboul pour aller plus vite et économiser plusieurs millions de dollars.
Un tracé discriminatoire, donc, selon les dirigeants hazaras. La semaine dernière, lors d’un déplacement à Londres, le président Ashraf Ghani avait d'ailleurs déjà été interpellé par des manifestants sur ce sujet.
Dispersion dans le calme
A Kaboul peu avant une heure de l’après-midi, un dirigeant du Haut Conseil pour la paix s’est adressé aux manifestants, expliquant qu’il allait faire passer leur message au président Ghani. La foule s’est alors rapidement dispersée, sans incidents.
Les Hazaras sont persécutés depuis des dizaines d’années en Afghanistan, des milliers d’entre eux ont été tués à la fin des années 1990 par al-Qaïda et les talibans, qui ces derniers mois ont de nouveau visé la communauté avec une série d’enlèvements et de meurtres.
→ A (RE)ECOUTER : Afghanistan: les Hazaras, victimes de discrimination (Reportage international)