Avec notre envoyé spécial à Hébron, Guilhem Delteil
La défense d'Issa Amro avait essayé de faire abandonner 14 des 18 chefs d'inculpation, plaidant que les faits étaient anciens et que certains avaient déjà fait l'objet de poursuites désormais classées. Mais la justice militaire israélienne a refusé et 38 témoins seront appelés à témoigner contre le militant palestinien. Des témoignages qui interrogent Issa Amro : « Comment les témoins pourront se rappeler ce qu'il s'est passé en 2010, 2012 ou 2013 ? Mais ils ont insisté pour garder toutes les charges contre moi. C'est un procès politique pour essayer de décourager les Palestiniens de pratiquer la résistance non-violente. »
La dernière audience date du mois de mars. Et depuis, la reprise du procès a été reportée plusieurs fois. Issa Amro y voit une autre façon de faire pression sur lui. « Ils essayent de ne pas donner de date au procès pour empêcher que des officiels y assistent, explique-t-il. Et ils veulent que je reste sous tension, que je pense à me protéger et non à poursuivre mes actions. »
Le militant palestinien est pessimiste quant à l'issue de son procès. Il reprend un argument régulièrement soulevé par les responsables palestiniens : le taux de condamnation par les tribunaux militaires israéliens est, dit-il, proche de 100%.
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