Avec notre correspondante à Erbil, Oriane Verdier
« Il nous faut assurer la sécurité du Kurdistan irakien. » Voici ce que nombre de peshmergas et politiques kurdes affirment pour excuser les longues semaines et mois d’attentes de centaines de familles arabes sunnites aux portes du Kurdistan irakien, cet asile pour plusieurs milliers de civils ayant fui la guerre. Il est vrai que la région autonome assure en son sein un important niveau de sécurité pour ses résidents.
Cependant derrière cet argument pourrait également se cacher une volonté de ne pas laisser les populations arabes s’installer dans des villes encore disputées entre Erbil, capitale kurde, et Bagdad.
Human Rights Watch pointe notamment certains check-point au nord d’Hawija, à l’entrée donc de la ville de Kirkouk. Cette grande ville pétrolière suscite des tensions entre Kurdes et Arabes. Chacun s’en dispute la propriété alors que pour l'heure les peshmergas kurdes contrôlent de facto la ville.
Au cœur de cette guerre politique, des familles sunnites auraient été retenues plusieurs mois avec très peu de nourriture, d’eau et de médicament après avoir risqué leur vie pour fuir l’organisation Etat islamique.
► A (re) lire : [Reportage] Auprès des réfugiés de Khazir, dans le Kurdistan irakien