Avec notre correspondant à New York, Grégoire Pourtier
Le Pentagone reconnaît le carnage, mais il rejette la faute sur son adversaire. Alors que s’est-il passé le 17 mars dernier ? Ce jour-là, les troupes irakiennes, qui ont lancé depuis octobre une grande offensive pour reprendre la ville de Mossoul à l’Etat islamique, appellent leur allié américain en renfort. Ils sont sous le feu de snipers de l’armée jihadiste et demandent donc un appui aérien.
Un avion cible alors un immeuble et largue une bombe de plus de 200 kilos avec pour objectif de détruire le dernier étage, où seraient installés les deux tireurs embusqués. Mais le bâtiment est rempli d’habitants, et contient surtout une grande quantité d’explosifs, qui multiplient donc la déflagration et provoquent finalement l’effondrement total de l’immeuble.
Bilan officiel, révélé donc ce jeudi par l’armée américaine : au moins 105 victimes civiles. Le Pentagone assure que ni les Etats-Unis ni les Irakiens ne savaient que le bâtiment était occupé et piégé, et pointe donc la responsabilité de l’Etat islamique.
Quoi qu’il en soit, cet événement est le plus meurtrier pour des civils depuis le début des bombardements américains dans la région. Il représente même un quart des victimes civiles depuis 2014.