Avec notre correspondante en Irak, Oriane Verdier
Pour les familles qui fuient Mossoul, le premier refuge est le camp de transit d'Hammam al-Alil. Un camp d'accueil provisoire géré par Nicolas Andrade et son ONG Norwegian Refugee Council. Avec ses coéquipiers, ils tentent de venir en aide à un afflux ininterrompu de civils. En effet, ils reçoivent « des milliers de personnes tous les jours ».
La difficulté de leur tâche n’est pas liée uniquement au nombre, mais également aux situations des réfugiés. « Il y a beaucoup de cas très complexes à gérer, par exemple des cas de séparation familiale. C’est vraiment un problème quotidien auquel on doit faire face ». L’ONG « essaye de faciliter les réunifications, mais des fois ce sont des situations très complexes où l'on ne sait pas où sont les membres de la famille ».
Activité ininterrompue, de nuit comme de jour
Viennent ensuite les problèmes liées à l’activité nocturne du camp. « La plupart des partenaires humanitaires ne travaillent pas la nuit. Et nous, on reçoit des cas 24 heures sur 24. On a des familles qui viennent dans des bus avec des blessures à la jambe, des blessures ouvertes, etc. Ou alors ils ont été soignés à Mossoul, mais dans des conditions vraiment pas adéquates en termes médicaux. »
Le travail ne s'arrête donc jamais et les besoins risquent d'augmenter dans les jours à venir, selon Nicolas Andrade. « Au fur et à mesure que les combats vont s’accentuer, on va avoir une augmentation de l’afflux de déplacés. Là, on a eu des informations comme quoi, dans les prochains jours, on risque d’avoir potentiellement 200 000 personnes qui vont fuir les combats. »
Les forces irakiennes ont annoncé la reprise définitive de Mossoul dans quelques semaines. Mais une avancée rapide signifie également le sacrifice de nombreuses familles toujours prises au pièges à l'intérieur de Mossoul.