Avec notre correspondante à Ramallah, Marine Vlahovic
Des portraits de prisonniers ornent une grande tente plantée au cœur de Ramallah. C’est ici sous le regard des passants que tous les jours depuis un mois, des proches de détenus se rassemblent. L’air soucieux, les yeux embués, Nasim Shaheen attend des nouvelles de son frère, entourée d’autres familles de prisonniers. « On ne mange plus, dit-elle, on ne dort plus, et si ça nous arrive de dormir pour quelques heures, nous rêvons de nos proches. Nous sommes très inquiets pour eux. Mais jusqu’ici nous n’avons aucune information. »
Car une chape de plomb entoure cette grève invisible qui se déroule à l’ombre des geôles israéliennes Plusieurs dizaines de détenus auraient été hospitalisés mais pour Faride Moharef c’est le flou le plus complet. « Je n’ai pas de nouvelles. Je ne sais rien de mon fils, confie-t-elle. Mon cœur pleure, pas mes yeux mais mon cœur. Et notre gouvernement ne dit rien. C’est dommage. »
L’Autorité palestinienne a empêché la tenue de plusieurs manifestations de soutien aux prisonniers en Cisjordanie alors que la tension monte à l’approche de la visite de Donald Trump dans la région.