Avec notre correspondant à Jérusalem, Guilhem Delteil
Depuis dix jours, l'unique centrale électrique de la bande de Gaza n'a plus de carburant pour fonctionner et elle est à l'arrêt. En début de semaine, ce sont les lignes important de l'électricité d'Egypte qui ont rompu. Les livraisons venant d'Israël sont donc actuellement la source d'approvisionnement la plus fiable pour ce territoire palestinien.
Dix lignes traversent la frontière et livrent 125 mégawatts par jour, soit près d'un tiers des besoins quotidiens de la bande de Gaza. Ces livraisons coûtent à l'Autorité palestinienne près de dix millions d'euros par mois, une somme dont Ramallah ne veut désormais plus s'acquitter.
Cette décision vise à faire pression sur le Hamas au pouvoir dans la bande de Gaza. L'Autorité palestinienne dénonce la mise en place par le mouvement islamiste d'un « comité administratif » qu'elle perçoit comme un gouvernement de facto dans ce territoire peuplé de deux millions d'habitants et elle en réclame la dissolution.
Mais cette décision risque d'aggraver une situation qualifiée ce jeudi de « crise humanitaire » par la Banque mondiale et jugée inquiétante par l'ONU, comme par les autorités israéliennes. Plusieurs gradés de l'armée estiment qu'un Hamas sous pression pourrait chercher l'escalade avec son voisin.