Avec notre correspondant au Caire, François Hume-Ferkatadji
Officiers de police, barrières et portiques de sécurité, toutes les églises de la capitale sont désormais drastiquement surveillées. A l’église Sainte-Theresa du quartier de Shubra, le prêtre accepte de recevoir à condition de ne pas parler du double attentat du dimanche 9 avril. L’Eglise copte cherche toujours à éviter les polémiques.
Un peu plus loin, à l’écart du regard de la police ou du clergé, le gérant d’une des rares charcuteries de la capitale se confie : « C’est comme si on était préparé à ces attaques parce que c’est tous les ans, mais cette année je n'ai pas la force de fêter Pâques. D'habitude, je mets des décorations devant mon magasin, mais cette année je ne me sens pas de le faire. »
A propos de la sécurité renforcée, Boutros reste dubitatif. « Je ne sais pas, la police est là, mais nous ne comptons pas sur eux, nous comptons sur Dieu. Ils n’arrivent même pas à se protéger eux-mêmes, comment voulez-vous qu’ils nous protègent ? » demande-t-il. Les attentats de dimanche sont parmi les plus sanglants commis ces dernières années contre les coptes, une communauté qui en plus d’être la cible des jihadistes est victime de discriminations structurelles au sein de la société égyptienne.