Les deux attentats ont été perpétrés par des kamikazes munis de ceintures explosives. Ces attaques visant la minorité chrétienne copte ont été revendiquées par la branche égyptienne du groupe terroriste Etat islamique. « Nos équipes ont mené des assauts contre deux églises, à Tanta et à Alexandrie », fait savoir, dans un communiqué, Amaq, l'agence de propagande de Daesh.
Face à cette énième « insupportable violence », les internautes publient alors en masse des messages de soutiens, de condoléances. « Les Coptes à nouveau plongés dans l'horreur et l'effroi », écrit l’un, ou encore, « attaquer une église, le jour des Rameaux, est monstrueux », s’indigne un autre. Tous condamnent l’odieux attentat. Certains laissent parfois éclater leur colère. Alors que « le mot copte est dérivé du mot Egypte, les wahhabites veulent aujourd’hui les chasser de leur propre pays », affiche un message. « Les massacres des Coptes sont plus nombreux que les matchs de foot », lance, écœuré, un autre internaute.
« Le seul endroit où l’on peut s’exprimer librement, ce sont les réseaux sociaux »
De nombreux twittos accusent les autorités de laxisme, pointant leur inefficacité à combattre le terrorisme : « que va changer l’état d’urgence ?! Avec ce gouvernement, tout le monde peut être emprisonné ou tué n’importe quand ». Echappant au contrôle étatique qui pèse sur les médias traditionnels, ces messages sur la Toile exprimeraient l’état d’exaspération des Egyptiens, estime Yahya Wagdy, journaliste et activiste sur les réseaux sociaux. « Il y avait une colère. Les jeunes, sur les réseaux sociaux, sont conscients qu’il y a un terrorisme qui vise les Coptes et que les solutions sécuritaires ne fonctionnent plus. Le président Sissi, en annonçant l’état d’urgence, visait surtout les médias. Le seul endroit où l’on peut s’exprimer librement, ce sont les réseaux sociaux. Techniquement, c’est difficile de les bloquer mais des gens ont été arrêtés pour avoir critiqué les autorités sur Facebook. J’ai peur de voir ça se répéter un jour prochain », témoigne-t-il.
Les Frères Musulmans ont créé un mot-clef en arabe signifiant « musulman ou chrétien, de toute façon, tu es mort ». Sous couvert de condamner les attentats, ils s’en prennent aux militaires qui, selon eux, gouverneraient le pays. « Le terrorisme est apparu quand l’armée a pris le pouvoir, il cessera quand ils partiront », écrivent-ils. Avec plus de retenue, un internaute rétorque « Egypte, j'espère un jour revoir tes merveilles, quand toute cette haine n'existera plus ».