Iran: le président Hassan Rohani candidat à sa réélection

Le président modéré iranien Hassan Rohani s'est porté candidat ce vendredi 14 avril à l'élection présidentielle du 19 mai, malgré les critiques des conservateurs et un bilan économique en demi-teinte.

« Je suis à nouveau candidat pour l'Iran. Je suis candidat pour l'islam. Je suis pour plus de liberté, plus de sécurité et plus de progrès », a déclaré Hassan Rohani peu après s'être inscrit sur la liste des candidats. « Je demande à tous les Iraniens de venir de nouveau » aux urnes « pour l'Iran et pour l'islam », a-t-il ajouté.

Agé de 68 ans, M. Rohani avait été facilement élu en 2013. Il avait obtenu dès le premier tour plus de 50 % des suffrages grâce au soutien des partis modérés et réformateurs. Cette fois, Hassan Rohani pourra faire valoir son plus grand succès diplomatique : la signature de l'accord nucléaire avec les grandes puissances, qui a permis la levée d'une partie des sanctions internationales à l'égard de l'Iran.

S’il peut mettre en avant le fait d’avoir ramené l'inflation de plus de 40 % à 8 % aujourd'hui, il n'a en revanche pas réussi à attirer les investissements étrangers pour relancer l'économie. Surtout, le chômage a fortement augmenté ces dernières années, rappelle notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi. L'arrivée au pouvoir de Donald Trump a aussi compliqué sa tâche, notamment avec de nouvelles sanctions contre Téhéran.

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Son principal concurrent, le religieux conservateur Ebrahim Raissi, une figure montante au sein du pouvoir, a donc choisi de mettre l'accent sur le problème du chômage, qui touche plus de trois millions d'Iraniens. Il joue également la modération en affirmant être partisan de « l'interaction avec tous les pays », à l'exception d'Israël, dont l'Iran ne reconnaît pas l'existence. Le choc sera frontal entre les deux hommes.

On retrouve parmi les autres candidats l'ex-président Mahmoud Ahmadinejad, mais tous les commentateurs estiment que sa candidature ne sera pas retenue. Le Conseil des gardiens de la Constitution, instance contrôlée par les religieux conservateurs, a désormais jusqu'au 27 avril pour approuver les candidats autorisés à participer au scrutin.

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