Avec notre correspondante à Moscou, Muriel Pomponne
Les trois alliés avaient pris l'habitude depuis le cessez-le-feu de décembre de s'afficher avec leur homologue turc. Mais l'alliance conjoncturelle n'a pas survécu à la frappe américaine sur la Syrie. Ankara a applaudi. Damas, Téhéran et Moscou, elles, ont condamné. Pour les trois pays, les frappes contre la Syrie constituent un acte d'agression. Ils ne permettront pas de nouvelles frappes, disent-ils, ni une escalade qui interromprait le processus de paix en cours.
Jawad Zarif, Walid Mouallem et Sergueï Lavrov insistent pour que soit menée une enquête objective sur l'utilisation des substances toxiques sous l'égide de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), et effectuée par une équipe équilibrée. Ce qui, à leurs yeux, n'était pas le cas dans le projet de résolution présentée récemment au Conseil de sécurité.
Le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem affirme que Damas est prête à accueillir et à aider l'OIAC. Pour Sergueï Lavrov, il est inadmissible que l'Organisation enquête sur ce qui s'est passé sans se rendre sur le terrain. Et d’après le chef de la diplomatie russe, ceux qui empêchent la mise en place qu'une commission d'enquête indépendante n'ont pas la conscience tranquille.